Provision lors de la vente de chevaux
Novembre 27, 2010 | 25,00 EUR | répondu par RA Kristian Hüttemann
Bonjour et merci de prendre un moment pour moi. Il s'agit de ce qui suit: J'ai recommandé un client à un vendeur privé et maintenant la vente du cheval est en train de se concrétiser. Je suis moi-même propriétaire d'un centre équestre et je travaille professionnellement avec les chevaux. Avant la vente, il y a eu plusieurs e-mails entre la vendeuse et moi, dans lesquels nous avions convenu d'une commission. La vendeuse était d'accord avec le montant de la commission (5 % du prix de vente). Maintenant, elle refuse de me payer le montant convenu. Ai-je une chance sur le plan légal? Les e-mails sont-ils acceptés comme preuve?
Chère cliente,
Merci pour votre demande, à laquelle je souhaite répondre comme suit sur la base des informations que vous avez fournies et en tenant compte de la rémunération promise.
I.
En principe, la vendeuse est tenue, en vertu de l'accord de commission que vous avez conclu avec elle, de verser 5 % du prix d'achat. Si la vendeuse conteste l'existence de cette créance de commission, il vous revient en tant que demanderesse de prouver la conclusion de l'accord et, si nécessaire, de le prouver.
II.
En principe, un e-mail peut également avoir une valeur probante. Un e-mail est un document électronique dont la force probante est reconnue par le Code de procédure civile, car l'article 371, paragraphe 1, phrase 2 du Code de procédure civile le prévoit expressément :
Si un document électronique est l'objet de la preuve, la preuve est apportée en présentant ou en transmettant le fichier.
III.
Cependant, des limitations de la valeur probante s'appliquent, car selon la jurisprudence, la présence d'un e-mail en soi ne prouve pas que cet e-mail provient effectivement de la personne désignée. En raison d'une contournement jamais complètement exclu des mesures de sécurité techniques, un e-mail peut toujours provenir d'une autre personne qui a accès au compte.
IV.
En raison de ces incertitudes, celui qui se réfère à un e-mail doit toujours prouver que l'e-mail a effectivement été envoyé par la personne désignée comme expéditeur. Cette preuve peut être apportée si l'e-mail comporte une signature numérique identifiant clairement l'expéditeur. Dans quelle mesure votre correspondance par e-mail avec la vendeuse répond à ces exigences de la jurisprudence ne peut pas être jugé de manière définitive en l'absence d'informations factuelles à cet égard.
V.
Cependant, la disposition de l'article 138, paragraphe 3 du Code de procédure civile pourrait jouer en votre faveur si la vendeuse ne conteste pas l'authenticité de l'e-mail. Selon cette disposition, il ne suffit pas de contester de manière générale une description factuelle détaillée. Au contraire, la partie adverse doit elle-même réfuter l'allégation en présentant des faits correspondants dans un tel cas. Ainsi, si vous affirmez, en vous référant aux e-mails, que l'accord de commission a été conclu, la vendeuse doit également prendre position de manière concrète à ce sujet. Un simple déni ou opposition ne suffirait pas, mais serait plutôt considéré comme une reconnaissance. La valeur probante moindre de l'e-mail exposée sous III. et IV. ne sera donc prise en compte que si l'une des parties conteste expressément l'authenticité de l'e-mail. Si tel n'est pas le cas, les explications sous V. s'appliquent.
VI.
Un tel refus par la vendeuse de l'authenticité des e-mails aurait par ailleurs des conséquences. Le déni serait considéré comme une violation de l'obligation de vérité prévalant dans le procès civil, et de plus, une infraction de fraude procédurale en vertu de l'article 263 du Code pénal pourrait être envisagée.
En fin de compte, les chances de succès d'une demande en justice pour faire valoir la créance de commission sont optimales si :
- les e-mails de la vendeuse sont signés numériquement
- l'authenticité des e-mails n'est pas contestée par la vendeuse.
J'espère vous avoir donné un aperçu approprié de la situation juridique. N'hésitez pas à exercer votre droit de poser des questions en cas de doute.
Meilleures salutations
Kristian Hüttemann
Avocat
... Cette question vous intéresse également ?